• Fleurs et prémices • Période 1998/2008
"Il y a de la feerie russe dans ce travail... comme celle que nous a fait connaitre le jeune Kandinsky lorsqu’il est arrive à Paris. Une poétique fantasque... Une sorte de baroque slave melangee aux couleurs fauves. Matisse, Van Dongen, Gauguin... Pour Katherine Roumanoff, ils repréentent une pluie de reminiscences.
Si elle avait vécu à l’aube du XXème siècle, elle aurait inventé le collage avant Picasso, utilisé le papier peint avant Braque. Mais peut etre pas.
Le monde qu'elle cree est intime, tactile, feminin. Des centaines de personnages traversent son imaginaire. Elle semble les chercher dans un reve riche, son enfance, où tout est déjà arrivé. Rarement en pieds, presque toujours de face, un à un, elle les place dans des rectangles et carrés séparés, comme sur des icones russes. Leur charmante existence consiste dans des morceaux de textile très colorés, découpés puis rejointoyés, rehaussé de peinture. Petits visages déformés, yeux dépareillés, accoutrement coquet et attributs, ses personnages ont l'allure d'étonnantes marionnettes qui portent en elles d'innombrables secrets.
Des signes précis, à peine visibles dévoilent l'identité de la représentation qui en elle-meme, comme dans l'icone orthodoxe, n'est qu'une figure de style.
Découpés, superposés, les matériaux utilisés par Katherine Roumanoff associent une géométrie irrégulière à une poésie de la couleur. Plus que la simple peinture, les morceaux de tissus, souvent imprimes avec des motifs floraux, theatralisent ses personnages. Ils deviennent ainsi palpable sémouvants, et pittoresques. ...Mélancolie, panache, fraicheur..."
Ileana Cornea - Paris - Janvier 2007