Katherine Roumanoff
Artiste plasticienne - Portraits textiles - Toiles sculptures
En ce moment: exposition jusqu'au 24 décembre 2024 à la Galerie Insolite,
12, rue Toussaint 49100 Angers.
#Arttextil #Artsingulier #artnaif #outsiderart #naiveart
Revue de Presse - Catalogue
Portraits Textiles - Katherine Roumanoff, édition Quiltmania
Un livre retrospective des portraits de Katherine Roumanoff, édité par Quiltmania.
Des premières oeuvres, réalisées à l'huile aux portraits textiles, des costumes de théâtre, aux personnages pour enfant édités en textile, de la découverte de l'hypnose, aux galeries de dessins, le parcours de l'artiste Katherine Roumanoff. Une mise en page qui laisse la part belle aux reproductions pour un catalogue bilingue Français/Anglais. Préface du biographe Alain Virconvelet.
"Le travail de Katherine Roumanoff vient de loin, il n’est pas né de rien, mais d’une longue lignée répertoriée dans les arts décoratifs et les beaux arts, à la croisée des grandes civilisations et des antiques cultures : on en retrouve les traces dans l’art précolombien, dans l’art amérindien (on pense aux fameux plastrons de tissus appliqués dans les îles proches de Panama), dans l’art japonais ancien et contemporain, (notamment chez Ayako Miyawaki), dans les techniques savantes des courtepointes américaines, chez les singuliers de l’art adeptes de l’arte povera, plus près de nous dans les collages cubistes de Picasso et de Braque, les papiers de Matisse bien sûr, les assemblages textiles de Sonia Delaunay, les travaux de couture surréalistes de Bona de Mandiargues, et bien d’autres encore.
Katherine Roumanoff accomplit là une nouvelle variation de cet art, naïf et toujours inédit, où excellent ses mains virtuoses, mais où s’accomplissent surtout d’autres enjeux, plus profonds, plus spirituels.
Il vient donc, cet art, de cultures lointaines mais encore du plus loin de soi-même. Rien n’est innocent dans la création : d’où l’artiste a-t-elle tiré les fils de ces portraits ? De quelles pelotes, de quelles bobines inconnues ? D’où viennent ces visages aux faux airs de Marie Laurencin, soudain apparus ? De quelles obscures profondeurs, Katherine Roumanoff a-t-elle ramené paradoxalement ces joyeuses ou énigmatiques figures ?
Il y a chez elle, n’en doutons pas, une lumière, une clarté, une naïveté au sens proche du terme, c’est-à-dire près de la naissance, que son visage trahit. Il faut ce visage-là pour atteindre à la farandole joyeuse qu’elle a créée. Pour rejoindre cette lumière. Une lumière et une grâce.
Le second « métier » de Katherine Roumanoff est d’aider ses patients à atteindre apaisement et sérénité. Il y faut aussi de la lumière. Et un certain état de grâce pour s’en approcher. Dès lors, l’on comprend mieux sa galerie de portraits : surgie de l’enfance, d’un printemps généreux, elle délivre des pans entiers d’un temps jamais disparu mais qui sommeille en nous, celui des jours heureux, des jeux facétieux et des vertes années : les visages ronds comme des pommes d’api, les yeux largement étonnés sur un monde tout neuf, et c’est tout un univers qui surgit, celui des mémoires trop vite ensevelies mais toujours présentes, et surtout restées intactes.
Quelquefois une mélancolie s’empare de ses visages, si la plupart arborent la juvénilité des assemblages d’Arcimboldo, si un printemps floral explose sous leurs traits, leur fraîcheur n’est cependant pas éternelle, l’hiver peut surgir et roses alors elles auront vécu ce que vivent les roses, comme dirait le poète angevin...
Katherine Roumanoff est ce que je pourrais appeler « une éveilleuse de l’enfance » : elle n’est pas comme ces Parques qui, jadis, dans les temps mythologiques, oeuvraient sans compassion, à couper le fil de nos vies. Avec des ciseaux et des bouts de tissus rehaussés de peinture, avec humilité, elle retisse au contraire nos vies, elle les recoud d’une certaine manière, et en bonne fée, sans fil ni aiguille, comme dans les contes, elle nous rend à la joie des jours premiers, à l’émerveillement et à leur innocence, sans pour autant nous leurrer sur l’inévitable cruauté du temps qui passe."
Alain VIRCONDELET - Biographe - Historien de l'art
Février 2019
"Les toiles de Katherine Roumanoff donnent à voir la complexité des êtres humains saisis dans un instant dense et fugitif. On peut y lire un destin : des traces de l’enfance à l’empreinte de l’âge mûr, le va-et-vient entre les désirs secrets, les bonheurs imaginés et les coups d’arrêt du désespoir. Ses portraits nous renvoient à ce que nous sommes en nous mêmes, à la symphonie de nos émotions et à nos blessures secrètes. L’épaisseur des pièces de textiles assemblées dessine autant de rêves et de désirs. Comme ces personnages, nous sommes faits de pièces et de morceaux qui se sont assemblés au cours de notre histoire. Nos actions et nos pensées nous portent tantôt vers plus de cohérence tantôt vers plus de conflits, et tout ce qui arrive s’inscrit sur la toile de notre vie et de notre caractère. C’est tout le mystère de la vie qui se trouve exposé."
Colette Roumanoff
ITV sur France 3 - lors de la rétrospective Katherine Roumanoff au musée d'art contemporain Bohin.
80 oeuvres exposées, des portraits d'art textile dans la mouvance de l'art singulier s'inscrivant déjà dans une démarche d'art recyclage. #artsingulier
"Il y a de la feerie russe dans ce travail... comme celle que nous a fait connaitre le jeune Kandinsky lorsqu’il est arrive à Paris. Une poétique fantasque... Une sorte de baroque slave melangee aux couleurs fauves. Matisse, Van Dongen, Gauguin... Pour Katherine Roumanoff, ils repréentent une pluie de reminiscences.
Si elle avait vécu à l’aube du XXème siècle, elle aurait inventé le collage avant Picasso, utilisé le papier peint avant Braque. Mais peut etre pas.
Le monde qu'elle cree est intime, tactile, feminin. Des centaines de personnages traversent son imaginaire. Elle semble les chercher dans un reve riche, son enfance, où tout est déjà arrivé. Rarement en pieds, presque toujours de face, un à un, elle les place dans des rectangles et carrés séparés, comme sur des icones russes. Leur charmante existence consiste dans des morceaux de textile très colorés, découpés puis rejointoyés, rehaussé de peinture. Petits visages déformés, yeux dépareillés, accoutrement coquet et attributs, ses personnages ont l'allure d'étonnantes marionnettes qui portent en elles d'innombrables secrets.
Des signes précis, à peine visibles dévoilent l'identité de la représentation qui en elle-meme, comme dans l'icone orthodoxe, n'est qu'une figure de style.
Découpés, superposés, les matériaux utilisés par Katherine Roumanoff associent une géométrie irrégulière à une poésie de la couleur. Plus que la simple peinture, les morceaux de tissus, souvent imprimes avec des motifs floraux, theatralisent ses personnages. Ils deviennent ainsi palpable sémouvants, et pittoresques. ... Mélancolie, panache, fraicheur..."
Ileana Cornea - Paris - Janvier 2007
« Objets de sa passion depuis toujours, les tissus ont remplacé les tubes de peinture de Katherine Roumanoff. Les premiers qui lui donnèrent l’idée de ses portraits gisaient en chutes au pied des costumes de théâtre de l’Avare qu’elle était en train de confectionner ; happée par ces morceaux de couleur et de lumière, elle en fit son premier tableau textile représentant Harpagon avec les morceaux mêmes de son costume.
(...) Très sensible également à ce qu’expriment ces tissus d’ameublement de très grande qualité récupérés, ou offerts, Katherine Roumanoff se trouve avec chacun d’eux en résonance avec une époque, une histoire sociale, un contexte de fabrication, un mode d’impression ou de tissage (...)
Ce voyage dans l’univers de l’artiste prend ses vraies couleurs au cœur de son atelier, au milieu des chutes éparpillées sur le sol et au gré des croquis qui ont parfois ébauché ses intentions.”
Véronique Maksud - JOURNALISTE - Magazine Burda
" Des toiles sculptées qui sont à mi chemin entre le tabelau et la sculpture, une technique mixte qui s'inscrit dans l'art contemporain du recycling. Un excercie périlleux, plein d'audace où l'oeil s'il veut bien chercher, retrouve l'identité des objets obsolètes, abandonnés et réanimés au sein d'une oeuvre d'une blancheur porcelaine. Dès lors le portrait prend toute sa splendeur et ne laisse à voir que l'expression emplie de poésie du visage magnifié. L'atelier de Katherine Roumanoff, véritable caverne d'Ali Baba, déborde de ressources en tous genre qui attendent, patiemment agglutinés, leur prochaine renaissance. OUEST FRANCE Octobre 2021